Après Taxman, voilà Zucman

Rude année pour les dirigeants de grandes entreprises françaises ! Avec Trump, alias Taxman, ils ont eu le coup de massue des droits de taxe américains. Et voilà qu’est sorti l’imposition de 2 % annuels sur l’outil de travail des très grosses entreprises, alias taxe Zucman, une de ces folies franco-françaises dont les 35 heures n’auront pas été la moindre. Dans le contexte actuel d’hyper-concurrence sur les marchés mondiaux, ce serait mettre des semelles de plomb à des grands groupes français pourvoyeurs d’emplois. Et peut-être même leur donner des envies de chausser des baskets et d’aller voir ailleurs.

Cette fois, c’est sûr, ils ne devraient pas y couper. Ménagés par François Bayrou, les milliardaires français s’attendent à devoir apporter une contribution supplémentaire au redressement des finances. Ils auront beau plaider qu’ils sont déjà les plus taxés d’Europe, le scénario est écrit d’avance. Pour valider un indispensable rapprochement avec les socialistes, unique voie de salut pour lui, le nouveau Premier ministre va leur apporter sur un plateau les gros chèques que les plus fortunés des Français devront ajouter au pot commun.

Mais qui sont ces milliardaires ? Leur fortune, dans tous les classements mondiaux ou nationaux, est calculée essentiellement sur la valeur de leurs entreprises. Ils sont riches, et même très riches, mais, en dehors de leur patrimoine personnel, leur fortune est fondée sur une valorisation qui n’est pas celle de leur compte en banque mais la valeur fictive de leurs entreprises. Une contribution supplémentaire a donc fait son apparition, malgré les risques qu’une surcharge fiscale fait perpétuellement peser de menaces sur l’exil des plus fortunés. Il a suffi qu’une taxation supplémentaire soit récemment décidée au Royaume Uni et en Norvège pour que des centaines de grosses fortunes de ces deux pays fassent leurs bagages.

Une calamité

pour l’économie nouvelle

Mais le pire, ce serait donc cette fameuse taxe Zucman que la gauche brandit à bout de bras comme jadis les révolutionnaires brandissaient les fourches. Que l’on taxe le patrimoine personnel des ultra-riches, il n’y a rien de plus normal, à condition de savoir fixer le curseur en dessous du seuil qui déclenche l’évasion fiscale. Mais taxer aussi de 2 % par an le patrimoine professionnel, ce serait une véritable calamité pour l’économie française. Pire encore que les 75 % de Hollande en 2012 car cette taxation sur la valeur virtuelle des sociétés percuterait de plein fouet l’économie nouvelle, celle du numérique. Avec ces start-up, dont la valorisation s’envole parfois par centaines de millions mais reposant plus sur la confiance qu’elles inspirent que sur leurs avoirs qu’elles engrangent. A peine créées, il faudrait déjà qu’elles acquittent de lourds impôts. Exemple édifiant avec la société Mistral, n°1 européen de l’intelligence artificielle. Compte tenu de sa valorisation récente, cette pépite française devrait payer des impôts par centaines de millions d’euros alors qu’elle vient à peine de se lancer et de réussir une très grosse levée de fonds. Ou il lui faudrait céder des actions à l’État. Ou encore que des financements anglo-saxons viennent à son secours. Un comble !

La France serait ainsi le seul pays à appliquer cette taxe Zucman comme elle fut le seule, il y a un quart de siècle, à mettre en application forcée les 35 heures. Avec les brillants résultats que l’on sait pour les entreprises exportatrices et notre balance commerciale. Les 35 heures ont fait partir des dizaines de milliers d’emplois, la taxe Zucman ferait fuir les gros investisseurs.

 

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