Halloween à l’Assemblée

A l’Assemblée aussi, on fête Halloween cette année. Dans un Palais Bourbon où les murs se couvrent peu à peu de toiles d’araignée, les députés s’agitent sur leurs bancs, l’atmosphère devient sinistre et les huissiers se faufilent dans les travées comme des chats noirs dans des ruelles sombres.

On est maintenant pris dans un film d’horreur où tout se déroule à l’envers. Dans une France s’enfonçant dans la dette comme dans des sables mouvants, il faudrait sonner la mobilisation générale et faire des efforts pour s’en sortir. Mais dans un scénario machiavélique, c’est exactement l’inverse qui se prépare. Alors qu’il faudrait que nous travaillions plus et plus longtemps, les députés écrivent une intrigue contraire où tout le monde part tôt à la retraite en faisant un bras d’honneur à tous nos voisins qui, eux, ont compris que plus on vit vieux, plus on doit travailler tard.

Et alors que partout ailleurs on déroule des tapis rouges aux milliardaires pour qu’ils viennent investir, ici on ne pense qu’à les faire bouillir dans la marmite du fisc hexagonal. C’est sûr, les très riches, il faut qu’ils casquent. Mais vouloir imposer leur outil de production comme on ne le fait nulle part ailleurs (sauf en Norvège, pays assis sur un trésor pétrolier), c’est de la pure folie. Une aberration économique. Alors certes, on peut trouver quelques artifices pour les empêcher de partir et les retenir de force. Mais ils n’investiront plus. Et face à de si consternantes perspectives, plus personne ne viendra investir dans ce pays. L’horreur !

À coups d’amendements aussi claquants que des coups de fouet, nos députés continuent aussi à engager plus de dépenses que de recettes alors que flotte, au-dessus de l’Assemblée, le fantôme du FMI, glissant dans cette atmosphère pesante telle Belphégor dans les salles endormies du Louvre. Ou comme la sorcière aux dents vertes attendant son heure. Le FMI finira bien par venir nous mettre des coups de fourche dans l’arrière-train, façon Belzebuth, pour nous apprendre à vivre. Et il commencera par passer les retraites au laminoir pour inverser tout de suite la tendance et remettre les comptes sur une trajectoire moins catastrophique. Comme en Grèce, au Portugal ou en Espagne.

Et les enfants, croyez-vous  que c’est à l’Assemblée qu’ils vont venir chercher des bonbons en menaçant d’un sort ? Des clous ! Car là aussi, tout est inversé. Ce sont les députés qui, tels des zombies mal intentionnés, leur jettent un sort avec ces dépenses inconsidérées qui coûteront bonbon à nos enfants. Un vrai film d’horreur pour les générations futures. Mais, pour l’instant, nos enfants ne savent pas encore que Halloween, à l’Assemblée, ça fait si trouille…

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