Électricité. Pas gagnée la baisse !
Le prix de l’électricité va-t-il baisser ? C’est le souhait exprimé par Sébastien Lecornu devant ses ministres. A eux d’essayer de trouver des solutions puisque EDF, notre énergéticien, appartient maintenant à 100 % à l’État. Mais si le souhait du Premier ministre est de saison, pour un petit cadeau de Noël à un pays bien cafardeux, le contexte n’est pas vraiment le plus favorable. D’abord parce qu’il y a déjà eu une baisse de 10 % au début de l’année et que les Français, même s’ils n’en sont pas conscients, bénéficient de l’électricité la moins chère des grands pays européens. Moins 40 % par rapport aux Allemands, pays dont le gouvernement vient justement de lancer un grand plan de soutien énergétique à ses entreprises. Mais cette baisse éventuelle se heurterait aussi au fort endettement d’EDF (50 milliards d’euros), alors que se profilent de très lourds investissements avec le programme de centrales de nouvelles générations, de plus petite taille, lancé par Macron, et qui va nécessiter quelques dizaines de milliards. Une baisse dans ce contexte s’annonce d’autant moins évidente qu’il faudrait trouver des recettes équivalentes puisque EDF est maintenant dans le périmètre budgétaire de l’État.
Record à l’export
EDF a tout de même réussi cette année à faire baisser son endettement de 4 milliards d’euros car s’il y a quelque chose qui marche bien en ce moment, ce sont nos exportations d’électricité. On est loin de la déplorable année 2022 qui a contribué à plomber nos comptes publics. Des problèmes de corrosion avaient contraint à l’arrêt simultané de centrales nucléaires juste au moment du déclenchement de la guerre d’Ukraine. Une vraie catastrophe ! Avec une folle envolée des prix de l’électricité et la mise en place du bouclier énergétique qui a coûté la bagatelle de 25 milliards d’euros à l’État.
On vit, en ce moment, le scénario inverse puisque la France exporte en grande quantité vers les pays voisins et notamment la Suisse qui connaît des problèmes d’approvisionnement. Sur le le troisième trimestre, les exportations nettes d’électricité ont même atteint le niveau le plus élevé sur vingt ans, ce qui devrait permettre de dépasser le record de l’an dernier, avec 5 milliards nettes d’exportations.
Le nucléaire n’est pas le seul accélérateur de l’activité export. Les énergies renouvelables grimpent aussi dans le mix énergétique et sont même à l’origine du décalage des heures creuses qui se met progressivement en place dans 11 millions de foyers. La raison ? Essentiellement le photovoltaïque qui produit surtout dans l’après-midi, d’où le décalage vers ces heures-là, alors que le nucléaire a une activité constante, de jour comme de nuit.