Jours fériés. Le retour du sabre et du goupillon

Bayrou en avait fait sa mesure phare. Lecornu l’a remise au placard dès son arrivée. Les deux jours fériés ont sauvé leur place dans le calendrier et le nouveau Premier ministre a préféré accélérer le mouvement, là où d’autres auraient jugé bon d’attendre pour mettre cette suppression en première ligne des négociations avec les syndicats. Dans ces parties de poker, il vaut mieux avoir quelques cartes en main et ne pas les abattre prématurément. Ce qu’il a fait un peu vite, diront les spécialistes de stratégie.

Cette affaire de jours fériés, qui a bien secoué le cocotier de notre saison estivale, a révélé un soudain et très inattendu attachement des Français à la fête de la Victoire de 1945 et au lundi de Pâques. On ne pensait pas que c’était à ce point-là. Car d’ordinaire, aux cérémonies du 8 mai, on ne voit guère que quelques anciens combattants, des élus, des gamins des écoles, leurs parents et des cheveux gris. Pas grand monde. Quant au lundi de Pâques, on n’a pas souvenir d’avoir récemment vu des défilés ou des processions pour faire de cette journée un symbole fort de la foi catholique.

Et pourtant, des dizaines de reportages télé nous ont montré des cohortes de citoyens venant dire à quel point il est impératif de respecter un devoir de mémoire en commémorant le 8 mai. D’autres ont dit toute l’importance qu’ils accordent à la symbolique du lundi de Pâques, qui pourtant passe généralement aussi inaperçu qu’un lendemain de 1er mai.

Mais réjouissons nous. La France traditionnelle est de retour pour la défense du sabre et du goupillon, pour l’armée et la religion, solides piliers de notre civilisation. L’an prochain, Sandrine Rousseau viendra en infirmière des armées et la main sur le cœur, chanter la Marseillaise à la cérémonie du 8 mai, près de la flamme du Soldat inconnu. Et Jean-Luc Mélenchon fera ses Pâques en portant le cierge, entouré d’enfants de chœur insoumis qui enverront de la voix pour chanter plus fort que tous les autres. Alléluia !

 

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