Provocator a encore frappé fort
Est-ce le même conseiller qui a incité notre président Macron à dissoudre l’Assemblée en juin 2024 et à rappeler Bruno Le Maire en octobre 2025 ? Dans les deux cas, pas de doute, il faut être vraiment haut perché pour faire des choix dont même un étudiant en première année de Sciences Po aurait perçu le caractère hautement inflammable.
Choisir de dissoudre l’Assemblée alors que l’on vient de prendre une claque aux élections européennes, c’était tendre l’autre joue pour en prendre une deuxième. Et elle a effectivement claqué fort. Qu’elle laisse des traces sur la joue du président, pas grave. Mais faire ça, en prime, à quelques semaines des Jeux olympiques, cela relevait de la provocation pure et simple. Et quand on mesure maintenant toutes les autres conséquences sur l’économie française, ce coup-là devient difficilement pardonnable.
Mais voilà qu’un an plus tard, un choix tout aussi invraisemblable provoque un autre coup de tonnerre. Provocator a encore frappé ! Certes, dans cette valse des gouvernements avec des refrains des années 50, on peut comprendre que les candidats ne se bousculent pas pour des missions intérimaires. Edouard Philippe, par exemple, dit avoir refusé le poste de ministre des Armées. Mais n’y avait-il vraiment personne d’autre que Bruno Le Maire pour cette fonction ? Car l’ex-ministre de l’Economie avait tout de l’épouvantail.
D’abord pour n’avoir manifestement pas bien perçu le dérapage de nos finances publiques. Il a certes lancé quelques alertes mais elles n’ont jamais atteint le niveau alarmant découvert quelques mois plus tard. Depuis cette date, le déficit de la France est collé à son dos comme le sparadrap du capitaine. Mais il n’y a pas que cela. Bruno Le Maire a commis une autre action relevant de l’inconscience politique avec son livre, écrit du temps de Bercy. Non point pour évoquer un plan pour relever la France ou les dérives du commerce international mais un livre olé-olé sur des redressements pas vraiment financiers et des retraits pas bancaires pour deux sous. Incroyable ! Un ministre des Finances ne peut pas écrire ça en période de crise budgétaire. Et pour couronner le tout, où part-il en quittant Bercy : en Suisse ! Certes pour enseigner. Mais qu’un ministre des Finances se carapate en Suisse, c’est un peu comme si Mélenchon se faisait la malle en Chine. Tout pour plaire, le Bruno ! Et cest pourtant lui que Provocator a choisi.
Alors forcément, on se pose la question : comment ce président est-il capable de relever des défis gaulliens et, à l’inverse, de faire des choix aussi désarmants ? Capable de programmer l’incroyable ouverture des JO sur la Seine contre l’avis de tous ou celle Notre-Dame-de-Paris en cinq ans, malgré les ricanements des spécialistes, et à l’inverse, d’opter pour une dissolution indéfendable ou un Bruno Le Maire infréquentable. On ne voit qu’une seule explication : ce goût de la provocation qui a forgé la face sombre de son personnage. Et qui surgit parfois, comme un polichinelle du tiroir, en faisant un barouf de tous les diables.