Le Louvre. Une grève pour noircir le tableau

Et maintenant, la grève ! Si pour Chirac les emmerdes volaient en escadrille, au Louvre, ils traversent les galeries à l’allure des courants d’air. Il y avait déjà eu cet invraisemblable hold-up hissant le plus grand musée du monde sur le podium des faits divers les plus humiliants pour un pays. Un drame national. Et voilà que le personnel vient de décider de se mettre en grève à partir du lundi 15 décembre parce que, depuis ce vol de bijoux au retentissement planétaire, d’autres éléments sont venus percuter l’actualité du musée.

Une salle a été inondée à la suite d’une malencontreuse intervention d’un ouvrier. Dans l’attente de travaux programmés l’an prochain, un circuit d’eau avait été coupé. Un employé extérieur intervenant dans le musée l’a malencontreusement remis en route, provoquant une inondation dans une salle des antiquités égyptiennes, touchant des documents ne remontant heureusement pas au temps des pharaons. Mais voilà aussi que des infiltrations d’eau sont apparues sur des parties fissurées de salles, elles aussi programmées pour des travaux futurs.

Dans un entreprise privée, il est probable que cette série noire aurait incité le personnel à se serrer les coudes pour conjurer le mauvais sort. Dans cet établissement public qu’est le Louvre, cela donne une grève du personnel lancée par les syndicats, comme pour noircir encore plus le tableau, au motif du mauvais état des bâtiments et des conditions de travail.

Coup du sort

Et pourtant, le personnel n’ignore pas que des gros travaux dans un tel monument nécessitent parfois des années d’études et de procédure, comme dans tous les bâtiments classés au patrimoine, à fortiori quand ils sont ouverts au public. Ils devaient démarrer l’an prochain dans le secteur concerné par l’inondation et ce n’est qu’un mauvais coup du sort qui a généré ce regrettable incident. Pas un défaut de programmation. Quant aux fuites d’eau, faut-il rappeler que Paris a subi ces derniers temps des trombes d’eau qui ont provoqué des infiltrations même sur des bâtiments récents. Alors quand il s’agit de murs vieux de quatre siècles, faut-il vraiment parler de laisser-aller et de négligences ?

Les syndicats ont donc opté pour la grève générale du personnel, en tenant des déclarations choquantes envers le Louvre, faisant passer leur lieu de travail pour une vieille bâtisse rongée par la ruine et le salpêtre. En France, des millions de personnes les envient de travailler dans un établissement aussi prestigieux et sur la planète, des milliards d’humains aimeraient être à leur place, dans le plus beau musée du monde, celui que la Terre entière nous envie. Et des délégués syndicaux en parlent comme d’un bas-fonds de la capitale…

Triste constat. C’est le personnel lui-même qui tire sur l’ambulance. C’est lui qui enfonce dans l’eau la tête de la directrice de l’établissement en lançant un mouvement qui va encore plus atteindre l’image du Louvre. Un hold-up, une inondation, une grève générale… La planète entière va encore dauber sur ce drôle de peuple incapable de faire l’union sacrée quand ça tourne mal, miné par des syndicats qui cherchent toujours à prouver leur pouvoir de nuisance et des salariés du public souvent portés à l’autodénigrement.

Si la grève du 15 décembre est maintenue, elle aura forcément un retentissement international après ce qui s’est déjà passé. Un nouveau fiasco qui fera tâche sur le tableau du plus célèbre musée du monde.

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